La
naissance de Monsieur bébé Arthur.
Le 14
janvier, papa et moi décidons de te faire «descendre» et d'aller prendre une longue marche. J'ai quelques
contractions qui commencent, mais rien de très douloureux. Par contre, en
revenant à la maison, vers 14 h, ça commence à devenir intense et je sens le
tout dans les fesses. Les contractions sont aux 10 minutes environ. À 17 h,
c'est très douloureux, je prends un bain pendant une bonne heure et par la
suite, j'appelle à la maternité, mais je dois attendre que les contractions
soient moins espacées avant de me présenter à l’hôpital. Je trouve le temps
long, mais je suis motivée, tu seras avec nous sous peu ! Même si c'est aux 7
minutes, c'est de plus en plus intense dans mes fesses. Je pleure parce
que j'aimerais que ça soit aux 5 minutes, mais je me dis que je fais au moins
le début du travail à la maison. Je reprends un bain vers 23 h et en allant me
coucher, je pleure de douleur...À 1h du matin, mes contractions sont enfin au 5
minutes alors on se rend à l'hôpital ! Oufff, ça y est, c'est le moment tant
attendu. Matante Stéphanie vient nous chercher et on se rend à Sainte-Justine.
Monitoring en arrivant, je suis fascinée de voir les contactions sur l'écran et
ton petit cœur aussi... C'est notre première fois et c'est fascinant autant
pour papa que pour moi. On s'endort beaucoup et c’est tout de même stressant de
ne pas savoir comment se déroulera l’accouchement…Je suis effacée à 100 % et
ouverte à 4 cm. Avec toutes les douleurs, j'espérais presque je serais à 6,
mais non ! On vient nous reconduire dans notre chambre d'accouchement, chambre
#9, quel feeling...c'est ici que nous te verrons pour la première fois. J'ai
une infirmière en or, Caroline Carrier, qui me demande si j'ai un plan de
naissance et je lui énumère quelques trucs comme le fait que je ne veux pas la
péridurale. Comme les contractions sont de plus en plus intenses, j'essaye
différentes positions, mais aucune ne fait du bien...Papa fait un petit somme
question de prendre des forces. Je me concentre sur la douleur ! Vers 8 h 25,
on m'offre de crever la poche des eaux pour accélérer le travail parce que le
col ne s'ouvre pas assez vite. J'accepte et c'est le déluge !!! Je n’en reviens
pas encore. Les contractions sont un peu plus fortes, je bouge comme je peux et
sur l'heure du dîner, on m'annonce que je suis juste à 7. Grand-maman vient
faire un tour dans la chambre pour du support maternel. J'accepte le gaz
hilarant pour essayer de passer au travers de la douleur. À noter que je suis
passée au travers de la bonbonne et que ça a été une pure merveille pour
m'aider à respirer. On me propose de me donner de l'ocytocine, ce que j'accepte
parce que je souffre le martyre et que mon col ne bouge pas. Vers 15 h, on
m'annonce, après un toucher du col que rien ne bouge et que tu es en position
postérieure (je pensais qu'on m'annonçait que tu étais rendu la tête en bas,
mais non, tu regardais de côté) et que tu devais te retourner parce que je ne
pourrais pas accoucher ainsi.
Malheureusement, même avec l'hormone, mon col stagne. Ta position n'aide pas du tout à ouvrir donc le médecin vient me voir en disant qu'elle va essayer de te retourner par elle-même, mais que ça va être extrêmement douloureux, elle me suggère fortement de prendre la péridurale. À ce moment-là, je n'ai plus beaucoup de force, je suis découragée par toutes les nouvelles et je voudrais que tout aille bien et j'ai l'impression de perdre le contrôle. Je pleure dans les bras de papa parce que je suis déçue de moi, que je ne respecte pas ma propre demande, que je ne voulais rien savoir de la péridurale, mais là, je n’en peux pu. Au début, je le voyais comme un échec, mais on m'explique que c'est de l'aide supplémentaire pour que je puisse accoucher naturellement. On m'installe pour l'intervention et on augmente l'oxytocine...On m'explique aussi que mes contractions ont été fortes depuis le début à cause de ta position, que ce sont souvent les contractions les plus douloureuses quand ça vient des fesses. Par contre, avec la péridurale, c’est tout de même magique, les contractions sont moins douloureuses et j’ai hâte de pouvoir pousser et de te voir.
Malheureusement, même avec l'hormone, mon col stagne. Ta position n'aide pas du tout à ouvrir donc le médecin vient me voir en disant qu'elle va essayer de te retourner par elle-même, mais que ça va être extrêmement douloureux, elle me suggère fortement de prendre la péridurale. À ce moment-là, je n'ai plus beaucoup de force, je suis découragée par toutes les nouvelles et je voudrais que tout aille bien et j'ai l'impression de perdre le contrôle. Je pleure dans les bras de papa parce que je suis déçue de moi, que je ne respecte pas ma propre demande, que je ne voulais rien savoir de la péridurale, mais là, je n’en peux pu. Au début, je le voyais comme un échec, mais on m'explique que c'est de l'aide supplémentaire pour que je puisse accoucher naturellement. On m'installe pour l'intervention et on augmente l'oxytocine...On m'explique aussi que mes contractions ont été fortes depuis le début à cause de ta position, que ce sont souvent les contractions les plus douloureuses quand ça vient des fesses. Par contre, avec la péridurale, c’est tout de même magique, les contractions sont moins douloureuses et j’ai hâte de pouvoir pousser et de te voir.
Vers 16h30, ton cœur commence à décélérer et il
y a un peu de panique dans l'air. À 16h45, le médecin me dit qu'il faut être
réaliste et que la césarienne sera la prochaine étape. Mon coeur flanche, je
pleure tellement, je vis un cauchemar. Sincèrement, je ne fais que pleurer que
je me dis que je dois être en train de vivre un cauchemar, que je n'ai pas
travaillé 23 heures naturellement pour que ça se termine ainsi...Ce n'était pas
du tout ce que j'avais en tête et là, j'avais des scénarios à ne plus finir en
tête. Je devais mettre une croix sur la poussée, sur le fait que mon
accouchement ne serait pas "naturel", que je ne pourrais pas vivre le
peau à peau dont je rêvais que j'allais devoir récupérer de
l'intervention...Bref, je suis inconsolable. C’est un échec, c’est la fin du
monde pour moi. Je souhaitais, du fond du cœur, de pouvoir vivre mon
accouchement de rêve comme dans mon livre "Une naissance heureuse" et
là, mes plans tombent à l'eau. Papa m'a juste regardé en disant la phrase
magique que je devais entendre à ce moment-là : on veut juste avoir notre bébé,
Eli. Et il avait raison. J'aurais encore tout donné si cela n'avait pas été de
ton coeur qui décèlerait. Ensuite, j'ai eu la visite de mon résident,
Christophe Salois, qui m'a regardé droit dans les yeux et qui m'a dit que
j'avais tout fait, que j'avais couru le marathon pour mon bébé, mais que là, je
devais accepter une autre alternative. Ça m'a motivé un peu, mais je continuais
de pleurer. Ensuite, j’ai eu très mal au cœur et j’étais morte de trouille...
Vers
17h15, on entrait en salle de césarienne...j'étais très stressée dans cette
salle froide, de tout le personnel présent, de l'intervention elle-même. Papa
est arrivé par la suite et ça m’a rassuré. Tout est allé très vite. Je me
souviendrai toujours de la sensation dans mon ventre, comme si tout allait
sortir, ça tirait, mais quand j'ai
entendu les pleurs, tes pleurs, tes premiers petits cris, il y a eu une
décharge d'amour dans la pièce. J'ai regardé papa et j'ai essayé de lui dire
merci à ma façon, avec mes yeux et je scrutais partout autour de moi pour te
voir apparaître et quand je t'ai vu...Oh...!!!! J'avais demandé à ce qu'on
vienne te déposer sur moi et ma demande a été respectée. C'est réellement un
moment qu'on ne peut pas oublier dans une vie, un regard si profond, si
intense, celui de notre bébé qui nous fixe et là, on savait que notre vie
venait de changer à tout jamais. Pendant ce temps, je n'écoutais pas le
personnel qui grouillait dans tous les sens parce que j'étais en hémorragie. Je
l'ai su le lendemain quand on m'a dit que j'avais perdu beaucoup de sang...
Tu es
né à 17h42, à 7 lbs et 15 onces, rose d'amour et criant ton arrivée dans le
monde. Et depuis, mon coeur déborde d'amour, ça en fait presque mal, c'est si
intense d'aimer autant. Je me remets tranquillement de la césarienne et je ne
dors pratiquement pas. L'allaitement va très bien...peut-être trop bien parce
que je ne fais que ça. J'ai des phases de pleurs, de traumatismes de
l'accouchement, des images qui me reviennent en tête, mais ton papa est plus
qu'extraordinaire et tu es un bébé qui nous comblent d'un bonheur immense. Tu
fais déjà de gros sourires, je suis une maman chanceuse et je fais de mon
mieux, mais je me sens toute petite dans ce nouveau grand rôle d'une vie. Je
t’aime Arthur… xx
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